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Megaban

vendredi 7 novembre 2008

Mode féminine : Le Consulat et l'Empire.

Gerard Madame Récamier (1805)

Dès la période du Directoire (1795-1799), le costume féminin se voit entièrement bouleversé, il se libère des contraintes et autres artifices. Fini les robes à paniers, les corps à baleines, les vertugadins qui entravent le corps, place à une silhouette légère, influencée par la mode anglaise et ses robes chemises . La taille remonte sous les seins, tandis que l'anticomanie se traduit par des robes d'étoffes légères, inspirées des tuniques gréco-romaines, ainsi que par de charmantes coiffures bouclées retenues par des bandeaux. Cette passion pour l'antique, s'assortit d'une mise en vogue de l'Orient. Ainsi, les dames couvrent leurs robes de gaze de châles de Cachemire très coûteux, qui se portent à l'orientale, sur les bras ou en turban. Leur préciosité traduit le goût de luxe et de sensualité des élégantes de l'epoque, ils sont signes de distinction sociale.

During the period of this regime known as the Directory (1795-1799), feminine costume took a significant shift in fashion which rid itself of constraints and other forms of artificial accoutrements on the body. Panniers/paniers (the French word for baskets, panniers are hoop frames worn as women's undergarments that support and extend the width of the skirts on the sides), heavily-boned stays, and contraptions around the bodice were abandoned in favor of a softer silhouette influenced by the fashion of the English women and their frocks. Waistlines were rather high and started just under the bust, thus creating an empire cut in dresses. Fashion was also modeled after the Classical style of the Greeks and Romans, such as the tunics and the charming hairstyles curled in soft ringlets around the face and fastened by hair ornaments. This love for antiquitiy was matched with an influence brought about by voyages to the Orient. So these ladies accessorized their diaphanous dresses with expensive shawls from Kashmir, draped in their arms or worn as a turban. These precious goods were symbols of social distinction, defining the penchant for luxury and the desire for wordly pleasures of that era.

Ingres Madame Rivière (1805)

Cette mode tend à persister sous la période du Consulat et de l'Empire (1799-1819), mais en s'assagissant. Bonaparte, qui se soucie de l'image des français, recherche une mode sans effusions ni excentricités. La sensualité et la liberté sont entravées, afin de laisser place à la décence et à la distinction. Cependant, cette démarche n'eut pas le succès espéré, car c'était sans compter le désir de contradiction de la cour.
De plus, Bonaparte, cherche à imposer la fabrication française, ainsi dès 1806, il interdit l'importation de châles et d'Indiennes, et privilegie les copies française.
Peu à peu, un écart s'installe entre le somptueux costume de cour et le vêtement de ville, plus fonctionnel et sobre. Les étoffes se font plus fines et plus claires, dans une volonté de tradition antique, et de liberté du corps, qui aspire à une certaine modernité.
La mode est dictée par les élégantes de la cour, Joséphine de Beauharnais, ou encore Madame Récamier, qui lancent un style en osmose avec l'art décoratif de l'époque, entre légèreté et désir de magnificence.

This trend prevailed under the Consulate and the Empire Period (1799-1819) though it became subdued. Bonaparte, who ruled France at the time, was concerned about the image of the French and sought a brand of fashion without the hostility and the craziness. The concepts of sensuality and freedom of dressing were hampered to give way to decency and prestige. In addition, Bonaparte imposed the restoration of the French industry, so in 1806, he banned foreign imports and promoted French goods. However, this approach did not achieve the success it wanted because it did not anticipate the Imperial Court's defiance to his authority.
Slowly, there developed a contrast between the lavish costumes of the court and the more practical and plain-looking dresses worn by the common people. As a nod to neo-classical style, the fabrics were thinner, more translucent and gave room for movement. Fashion was led by the elegant women of the court like Joséphine de Beauharnais or Madame Récamier, who launched a style that corresponded to the ornamental arts of that period and was a combination of frivolity as well as a desire for greatness.

Ingres Mademoiselle Rivière (1805)

Durant le Consulat (1799-1804), la mode du Directoire persiste encore, mais s'assagit. Ainsi, les robes se font plus décentes et respectables, en perdant transparence et fentes latérales indiscrètes, tandis que le décolleté devient plus couvrant. Le corset réapparaît sous la forme d'une sorte de soutien-gorge, le "divorce" (car il avait pour fonction d'écarter les seins.), ou le "corset à la Ninon", qui rappelle le corps à baleines, mais plus souple.
Les manches, sont soient longues et resserrées (parfois terminées par de sortes de mitaines), soient courtes, et réchauffées par de longs gants. On superpose parfois sur les robes une sorte de corsage, le "canezou" (corsage court en mousseline.), ou un "spencer" (veste à col et revers, qui se termine sous les seins.), échappé du vestiaire masculin.
L'Orient est toujours en vogue, grâce aux turbans, et aux châles colorés et précieux, qui réchauffent et illuminent la tenue.

During the Consulate Period (1799-1804), the fashion of the Directory still existed but was somewhat downplayed. The dresses became more decent and respectable-looking; the indiscreet slits and flimsiness of the clothing disappeared and the décolleté became less revealing. The corset reappeared like an underwear brassiere known either as the "divorce" (because its purpose was to lift and separate the breasts) or the "Ninon corset", which was a slightly stiffened and more relaxed version. The sleeves were either long and narrow (often paired with some sort of mittens) or short and paired with long gloves. The dresses were often worn with outerwear tops such as the "canezou" (short muslin top) or the "spencer" jacket (a very fitted top coat cropped up to the bustline that is sometimes collarless or with a flat or standing collar) that evolved from men's clothing.

Gros Madame Boyer (1800)


La mode des débuts de l'Empire (1805-1819), est marquée par une ligne plus nette et resserrée. Ainsi, le corsage est plus moulant, tandis que la longue tunique perd sa traîne. Les robes se font plus ornées, ainsi rubans et volants réapparaissent sur le bas des robes, les manches sont ballonnées et plus amples. Le châle de cachemire garde son immense succès, mais d'autres accessoires en vogue apparaissent, comme les pèlerines, les fichus, ou encore les collerettes, qui réchauffent les sorties en ville. La légèreté des robes favorise l'apparition de douillettes, manteaux plus sombres et ouatinés qui suivent la ligne de la robe.

Les modes de l'Orient et de l'antique se feront progressivement plus discrètes, pour laisser place a un intérêt grandissant pour la Renaissance et la littérature historique, qui inspirera le costume Romantique, dès la fin de l'Empire.

Fashion during the early onset of the Empire Period (1805-1819) is marked by narrow and clean lines with form-fitting tops and long, drapey tunics minus their trains. The dresses were more ornate with ribbons and had flounce on the bottom part of the dresses and had fuller and puffed-up sleeves. The cashmere shawls remained hugely popular yet other accessories also came in vogue, like the capes, kerchiefs or ruffles and frills that provide warmth when going about town.
The lightness of the dresses favored the introduction of snug and dark and quilted coats that follow the lines of the dresses.
Oriental and classically inspired touches gradually became less visible and gave way to a growing interest in the Renaissance and historic literature which would the inspire the Romantic style at the end of the Empire regime.

24 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle bonne idée, cette petite chronique!!!
Je suis ravie de te voir revenir parmi nous.
Je t'embrasse fort

Anonyme a dit…

D'où ta réponse "Le directoire", c'était d'une élégance rare, pas dénué même d'un vent sexy, vu la légereté des vêtements. @ +++

Anonyme a dit…

aw, waiting for the English translation.

Anonyme a dit…

beautiful paintings !
It has brought classical feeling ! :)

Anonyme a dit…

Comme c'est agréable de s'instruire avec toi!

Anonyme a dit…

Bonsoir Pandora,
Cette chronique m'intéresse beaucoup. Je suis en master de Lettres et Arts et je me demandais si tu pouvais m'orienter vers des ouvrages retraçant l'histoire de la mode... Ta démarche, notamment celle d'illustrer ton propos par des tableaux d'époque, témoignages directs des évolutions des moeurs, est géniale.
Bonne continuation...
D'avance, merci pour ta réponse.

Anonyme a dit…

J'adore cette période, j'ai travailler dessus ! merci pour ce post.

Anonyme a dit…

chouette de mettre un peu d'histoire de la mode...ça change un peu et ça nous rappelle, pourquoi nous en sommes là aujourd'hui...alors merci Pandora! j'aime beaucoup les costumes de cette époque, plus humbles... j'aime ces tissus plus légers et la taille empire.

Pandora a dit…

Avec plaisir !
Contacte moi sur ebellouise@hotmail.fr

x

Anonyme a dit…

Merci pour cette chronique (et tout ton blog!)! C'est vraiment très intéressant!

Anonyme a dit…

Well written Louise :D

{Tara} a dit…

I adore the Ingres painting!

Anonyme a dit…

The Regency period has always been one of my favorite periods in terms of style. When the mutton leg sleeves and embellishment returned full force during the 1820s, it's tragic.

Mademoiselle Dauphine a dit…

i like your perspective on life... its interesting. I also tagged you in my blog
best wishes!

ryan a dit…

gawker linked

Mlle Quincampoix a dit…

bonjour
je suis une fidele lectrice de ton blog
je viens d ailleurs de créer le mien
voici l adresse
http://mademoisellequincampoix.blogspot.com/
si tu veux regarder ma page et me dire ce que tu en penses...
ou m ajouter a tes liens ca serait genial
merci pour tout
mlle quincampoix

The Stylish Wanderer a dit…

oooh thanks for this.
This was incredibly interesting. I wish more people dressed like those ladies you pictured.
Youre a history major right?

Anonyme a dit…

Ton blog est véritablement passionnant, ayant cette année choisie l'option histoire de l'Art. Merci de faire part de ta culture.
& sur les photographies, qu'importe la pose (ou pas) que tu adoptes, tu dégages toujours quelque chose de fort, les photographes certes sont également talentueux.

:)

Anonyme a dit…

Bonjour!
Ton blog est vraiment pas mal, il change de tout ce que l'on peut voir habituellement. Je me permets toutefois de te reprendre sur certains points.
Les robes à paniers n'avaient pas de corps à baleine. Au XVIIIème, les corsages étaient très souples; Il s'agissait d'une sorte de caraco, doublé, ouverte sur le devant. Une pièce d'estomac, très rigide et très décorée, venait le fermer sur le devant. Evidemment il y avait un corset en dessous de tout ça, lui très ajusté. Pour ce qui est de la robe à panier, c'est un peu une tenue d'exception. Il ne faut pas s'imaginer que toute la journée, les femmes déambulaient avec un tel accoutrement. Bien au contraire. Même à la Cour, la plupart des femmes portent des robes sans panier, très légères. Souvent des robes de coton blanc, et ce déjà bien avant 1795.
Tu parles également des tournures. Ce terme est réservé au vestiaire de la toute fin XIXème, début XXème. Les robes à tournure sont droites à l'avant et gonflées, presque projetées à l'arrière.
Pour ce qui est de l'interiction de l'importation de chales et d'indiennes, ce n'est pas Naopléon qui l'interdit. Elle est interdite depuis déjà Louis XV. Un tableau de Mme de Pompadour avait d'ailleurs fait scandale: un portait de Cour de la marquise portant une robe en indienne (un coton imprimé). C'est d'ailleurs cette interdiction qui a faot l'essor d'Oberkampf et sa fameuse toile de Jouy en 1759.
A propos de la différence entre le costume de Cour et le costume de ville, elle a toujours existée, et bien plus au XVIIIè. Même à la Cour, il faut faire la différence entre le costume de représentation, et le costume de tous les jours. A Versailles même, les meubles (fauteuils, canapés, commodes, consoles, etc...) étaient en permanence recouverts de housses pour les protéger. Celles ci n'étaient retirées que pour certaines occasions, comme la visite de tel ou tel personne, ambassadeur, etc. Il en est de même pour les vêtements, et ceux de tous les jours sont très proches des vêtements communs de cette époque.
A propos de Madame Récamier. Ce n'est pas du tout une élégante de l'entourage de l'Empereur (on ne parle surtout pas de Cour sous l'Empire)! Bien au contraire! C'est une riche bourgeoise, mariée à un banquier, qui tient Salon à Paris. Ses idées allant à l'encontre de celle du régime, elle a été chassée de Paris par la Police impériale. Elle doit même quitter la France et ne revient qu'après la chute de l'Empire.
Le corset à la Ninon apparait plus tard, vers 1810, donc sous l'Empire.

kathy a dit…

history and art have always fascinated me so much. i love the first painting, by jacques-louis david, i think? thanks for posting this, it was a great read :)

Anonyme a dit…

it is such a shame that i cannot speak/read french, i would love to understand your opinion on these paintings. art is such an inspiration, in any form! true beauty through the eyes of another...

The Clever Pup a dit…

Louise, Your site is very clever. I wish you luck.

I used to sign all my comments on the Sartorialist as Pandora. Now I'll have to change my code name in case he thinks it's you!!

mademoiselleb a dit…

Ayant été taguée, je te tague à mon tour :)
(les règles sont sur mon blog)
Bises

WendyB a dit…

I love this period of fashion.