S’il vous arrive de rêver devant les tableaux de Winterhalter, ou les films de Visconti, alors courrez au musée Galliera. Jusqu’au 26 avril, le musée consacre un exposition à l’opulente mode du Second Empire.. Avec une scénographie d’opéra, répartie en trois actes et huit tableaux, l’exposition nous présente un aperçu de la mode de l’époque. Faute de place, ce qui est en partie du aux volumes imposants des robes, seule la mode des classes aisées nous y sera présentée, et on y trouvera seulement quelques costume masculins.
Sous le Second Empire, période d’essor économique et d’industrialisation, la mode reflète la modernité en marche. Elle se fait le témoin de ces changements, notamment grâce a la mécanisation, qui permet de répondre à un goût croissant pour le clinquant, et permet l’apparition du style tapissier ou des colorants synthétiques, mais aussi une plus grande et plus rapide production de dentelle.. Ainsi, les robes s’ornent avec ostentation, les tons se font vifs, presque agressifs, tandis que les corsages se surchargent de dentelles, en harmonie avec le décor intérieur de l’époque, autre modèle de sobriété.
Avec les prémices de la vie moderne, ainsi que l’essor du chemin de fer, qui permet le développement des loisirs, la mode se doit d’être plus fonctionnelle. Malgré la crinoline, héritage des robes à paniers des siècles passés, le costume se doit de répondre à une volonté nouvelle de mouvement.
If you happen to find yourself swooning over the paintings of Winterhalter, or the films of Visconti, then hurry and go to the musée Galliera. The museum features an exhibit on the opulent fashion history of imperial France. The exhibit is showcased via an opera scene in three acts and eight paintings. With the limited space, in part because of the voluminous gowns, the display only includes the period’s style among the royals and high society women, as well as a few costumes for men.
The Second French Empire under Napoléon III was a period of economic growth and industrialization and its fashion was a reflection of modernization in progress. It became witness to several changes, notably the use of better machinery and techniques and the development of industries, which led to a growing preference for the grandiose and flamboyant, and gave way to the introduction of tapestry-like styles and synthetic dyes, and in addition, a greater and more rapid production of lace. Hence, the dresses were richly embellished, and colors were made brighter, even bolder, while the bodices were extravagantly festooned in lace, in harmony with the decor at the time. Sobriety was simply not the order of the day, so to speak.
The initial results of modern living, as well as urban planning and the construction of a centralized and extensive railroad system in France resulted in the increase of leisurely endeavors. Thus, fashion had to become more suited to the changing way of life and more geared towards efficiency. Succeeding the farthingales (late 15th through early 17th centuries) and panniers (18th century) from hundreds of years ago, the crinoline had to adapt its form and function according to the current societal demands in fashion.
Apparue en 1830 dans le cadre d’un usage militaire, la crinoline s’introduit dans le vestiaire féminin dès 1845. Elle se constitue de jupons en lin ou en coton, rigidifiés par une trame de crin. En 1856, apparaît la fameuse cage métallique, brevetée par Auguste Person. Puis, à la fin des années 1860, pour répondre aux attentes de la mode, apparaît la tournure, sorte de demi-cage, qu’on attache sur les reins. Sa forme sera soumise à des variations de mode au cours du Second Empire. Elle se fait ronde au départ, avant de se projeter progressivement vers l’arrière.
La mode se caractérise par un fort attrait pour l’historicisme et l’orientalisme. L’influence de l’antique s’impose dans les robes dites « péplums », tandis que l’impératrice Eugénie se voit fascinée par Marie-Antoinette, allant même jusqu’à se faire représenter à sa manière, par Winterhalter.
L’exposition présente de nombreux corsages et effets personnels de l’impératrice, véritable icône de mode. En effet, bourgeoises et femmes de la cour influencent les tendances, et lancent des couturiers comme Worth, ou madame Robert. Cependant, la mode ne vient pas que des classes aisées, actrices et cocottes entretenues se font connaître par leur tenues tapageuses , qui font leur succès, et se trouvent vite copiées. On se souvient de la Castiglione, et de ses coiffures échevelées. Les tendances sont relayées par les journaux illustrés comme « La vie Parisienne », « la mode illustrée », ou encore par les dessins de Constantin Guys, dont Baudelaire fera l’éloge dans « le peintre de la vie moderne ».
The crinoline first appeared in 1830 and was used in the military, then it was introduced to women’s clothing as early as 1845. It was a fabric made of a warp of linen or cotton threads stiffened by a weft of horse-hair. In 1856, the famous metal crinoline cage came out, patented by Auguste Person*.Other names have come up on the subject of the original inventor of the cage crinoline like R.C. Milliet, (here and here), M. Tavernier, W.S. Thompson and even Charles Frederick Worth. As for Auguste Person, he was mentioned in the book, Memoirs of Empress Eugénie Vol. 1 by Comte Fleury.
As the silhouette in vogue changed, so did the crinoline’s shape until what eventually followed by the late 1860s was the bustle, a type of demi-cage worn slightly below the waist. The crinoline underwent several transformations during the course of the Second Empire, starting as a round-shaped underskirt then gradually moving its drape towards the back.
This fashion period was characterized by a strong interest in historical and oriental references. The influence of the antiquity manifested itself in peplum dresses, while Empress Eugénie was fascinated by and emulated Marie-Antoinette, to the extent that she was portrayed in the same manner as her predecessor by Winterhalter.
The exhibit displays the numerous bodices and personal effects of the empress, a veritable fashion icon. Indeed, the members of the bourgeoisie and the royal court influenced the trends and launched couturiers such as
The trends were spread through illustration magazines like La Vie Parisienne, La Mode Illustrée or else, the works of Constantin Guys, who Baudelaire widely praised in his essay The Painter of Modern Life.
Marquée par l’essor de la bourgeoisie, et surnommée « la fête impériale », l’époque se caractérise par le triomphe du luxe et du clinquant. Paris se fait la capitale de ce nouveau luxe, avec l’apparition des grands magasins et l’implantation des industries de luxe, comme Cartier ou Guerlain. Pour répondre au nombreuses fêtes mondaines, les élégantes se doivent de posséder tenues et parures pour chaque situation, de la robe d’après-midi à la robe de bal, mais aussi quantité d’accessoires. Face à ce rythme effréné de la vie mondaine, la garde-robe se doit d’être convertible et fonctionnelle. Ainsi apparaissent robes à transformations, ou curieuses combinaisons d’objets, à l’image des éventails porte-bouquets, ou des ombrelle-chapeaux. L’exposition consacre une salle dédiée aux fastueux costumes de bals, que côtoient éventails, et parures de coiffure. Les robes à volants se mêlent aux tableaux de Dubufe, ou Winterhalter, pour le plaisir des yeux.
With the upsurge of the bourgeois, the period was swimming in the lap of luxury and razzle-dazzle, referred to as La Fête Impériale. And Paris became its center of attraction, with the construction of huge department stores and also the establishment of industries that manufactured luxury goods, like Cartier or Guerlain. As far as the elegant women were concerned, they were faced with the challenge of keeping up with the demands of various social functions and obligations. Meaning, they had to own outfits and fineries for every occasion, from day dresses to ball gowns, not to mention a wide array of accessories. The frenzied and worldly lifestyle required wardrobes that were both interchangeable and practical. In effect, out came versatile clothes that enabled the women to get a variety of stylish looks plus, piles of curious objects such as fans, porte-bouquets (also known as a posey holder or a bouquetier), parasols and bonnets.
The exhibit has a section entirely devoted to a collection of lavish ball gowns alongside intricate fans and hair ornaments. The flouncy costumes together with the paintings of Dubufe and Winterhalter, are a delight to see.
The exhibit has a section entirely devoted to a collection of lavish ball gowns alongside intricate fans and hair ornaments. The flouncy costumes together with the paintings of Dubufe and Winterhalter, are a delight to see.
Winterhalter La Reine Victoria (1842).
L’exposition présente aussi une sélection de robes d’élégantes, mais aussi produits de beauté, accessoires, et même poupées, qui réveillent une imagerie tirée des ouvrages de la comtesse de Ségur.Dans les dernières salles, le musée s’attache à montrer l’influence des expositions universelles et des grands magasins, qui définissent Paris comme capitale de la mode. En effet, à Paris s’implantent les grands couturiers du Second Empire, comme Worth, que l’on retrouve sous le nom de Worms dans « la curée » d’Emile Zola, ode ironique à l’esprit ostentatoire de l’époque. C’est cette émergence des couturiers de luxe, qui conduit à l’apparition de la haute couture, avec la création de la chambre syndicale de la couture en 1868, dont Worth constitue un des vice-présidents.
Si le style Second Empire, se voit remplacé en 1876, avec la naissance d’un silhouette plus fine et élancée, sa influence connaît une incroyable longévité. Depuis Christian Dior, avec sa ligne « New look », le temps des crinolines continue d’inspirer les créateurs, dans la forme comme dans l’esprit, de John Galliano à Alexander McQueen. On en ressort rêveur, la tête pleine de corsages et autres froufrous.
Not only does the exhibit present period costumes, but it also brings into view some beauty products, accessories and even dolls which are like images come to life straight from the novels of the Comtesse de Ségur.
The remaining sections show how the influence of universal expositions (1855 and 1867) and "grand magasins" (major stores like Le Printemps, La Samaritaine, Bazar de l'Hôtel de Ville, Le Bon Marché…) helped define Paris as a fashion and style capital. Indeed, Paris was the home base of the great couturiers of the Second Empire, like Worth who can be found as the illustrious character Worms in Emile Zola’s novel La Curée (The Kill), an ironical ode to the ostentatious display of wealth and power in 19th century France. The emergence of couturiers of luxury marked the beginning of haute couture, with the creation of the Chambre syndicale de la haute couture in 1868, of which Worth became one its vice-presidents.
Not only does the exhibit present period costumes, but it also brings into view some beauty products, accessories and even dolls which are like images come to life straight from the novels of the Comtesse de Ségur.
The remaining sections show how the influence of universal expositions (1855 and 1867) and "grand magasins" (major stores like Le Printemps, La Samaritaine, Bazar de l'Hôtel de Ville, Le Bon Marché…) helped define Paris as a fashion and style capital. Indeed, Paris was the home base of the great couturiers of the Second Empire, like Worth who can be found as the illustrious character Worms in Emile Zola’s novel La Curée (The Kill), an ironical ode to the ostentatious display of wealth and power in 19th century France. The emergence of couturiers of luxury marked the beginning of haute couture, with the creation of the Chambre syndicale de la haute couture in 1868, of which Worth became one its vice-presidents.
If the style of the Second Empire had been replaced in 1876 with a finer and more slender silhouette, its influence has experienced incredible longevity. Since Christian Dior’s launch of The New Look, the crinoline continues to inspire designers both in form and spirit, from the likes of John Galliano to Alexander McQueen.
Finally, as you reach the end of the exhibit, you find yourselves in a daze and your minds filled with images of bodices and froufrous of all kinds.
Finally, as you reach the end of the exhibit, you find yourselves in a daze and your minds filled with images of bodices and froufrous of all kinds.
11 commentaires:
oh lala, j'aime tes entrées sur l'arte...toujours formidable sélections!
ça fait toujours tellement plaisir de lire tes notes! ton éloquence et ton érudition prêtent une vraie intelligence à la mode, et tes sujets de note sont toujours originaux et intéressants. félicitations encore, j'irai bien voir cette expo si je n'étais pas de l'autre côté de l'océan!
I'm glad you're posting in English now!
very interesting commentary and what lovely pictures!
amazing comments, We're studying something about it nowadays at school. Lovely Post and Blog!!
Following you!!
Hasta la vista, Mademoiselle
Quand j'ai découvert ton blog je ne s'avais pas à quoi m'attendre! Tu es belle, fraîche et intelligente! Aujourd'hui je viens te rendre une petite visite et je dois dire que ton article ne m'est pas inconnu... c'est exactement ce sur quoi j'étudie en ce moment! (c'est fou!) Worth, la crinoline, j'aimerai beaucoup réussir à faire le déplacement au musée Galliera avant la fin mais le boulot... d'ailleurs hier j'ai visionné "un reportage" sur les débuts de Christian Dior, tous ça m'y fais y repenser! Mais le style Napoléon III est de loin ce qui me fais le plus rêver! Merci Louise! ♥
J'ai visiter l'expo, c'est tres joli et comme j'avais une conferenciere, on ma tout expliquer. Je vous conseil d'aller y faire un tour !!
Tres bon article
Bisou
OH My those dresses are SENSATIONAL! oh yeah and the painting are too lol Ah I wish we could dress like that now and then!
Toujours a boire jusqu'à la dernière goutte tout ça !
Dommage que cette expo s'arrête si tôt. En avril j'ai plein de boulot et je ne peux définitivement pas bouger mon cul (terreux) de ma tour d'ivoire.
Tant pis...
Tiens si t'es curieuse, je me suis essayé au conte pour enfant sur mon blog.
leo.catonnet.over-blog.com
its very interensting,thanks, not only fashion of the XXI
l'impératrice Eugenie avait un gout très sur mon coup de coeur sa chapelle décorée à son gout, avec une touche ispanisante par les azuleros mélangés aux abeilles impériales: un mélange de genre qu est d'actualité...
Personnellement, j'apprécie bien la peinture de Wintehalter (surement à cause de mon délire d'adoration des robes de l'époque), mais surtout "Madame Rimsky-Korsakov" qu'on peut trouver à Orsay :)
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